roman

Le ciel par dessus le toit

Le ciel par-dessus le toit – Natacha Appanah

Par Le 07/02/2020

Résumé 

«Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c’est maison d’arrêt mais qu’est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu’entre les murs. Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là.»
Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé de tant d’éclats de noirceur nous transporte pourtant par la grâce de l’écriture de Nathacha Appanah vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames.

 

Un conte atemporel et universel sur la famille et la transmission des traumatismes

Le titre évoque ce poème de Paul Verlaine qui l’aurait écrit en prison après avoir tenté de tuer son amant Arthur Rimbaud.

Un roman qui commence comme un conte « Il était une fois un pays qui avait construit des prisons pour enfants parce qu’il n’avait pas trouvé mieux que l’empêchement, l’éloignement, la privation, la restriction, l’enfermement et un tas de choses qui n’existent qu’entre les murs pour essayer de faire de ces enfants-là des adultes honnêtes, c’est-à-dire des gens qui filent droit. »

D’abord, il y a Loup. C’est en prison que nous le rencontrons, Loup, adolescent étrange et décalé, emmuré dans ses détresses et dont le cœur s’emballe parce qu’il ne sait pas distinguer le réel de l’imaginaire. Loup n’a qu’une seule obsession, retrouver sa sœur, Paloma, partie depuis 10 ans. La retrouver quitte à rouler en pleine nuit à contre-sens sur l'autoroute, à provoquer un accident et à prendre la fuite, ce qui lui vaut de finir sa course devant un juge.

Ce fait divers lève le voile sur le parcours des trois personnages.

Ensuite la mère, le personnage le plus déchirant. Lorsque la mère de Loup était encore une enfant,  elle s’appelait Éliette. Plus tard elle changera de nom, devenant Phénix, comme ressuscitée en rayant d'un trait le premier pan de sa vie. 

Elle fut une petite fille idéale qui chantait très bien et jouait son rôle habillée en poupée aux vêtements trop serrés et maquillée comme une adulte, chantant admirablement dès qu’on lui demandait, à la fierté de ses parents. Puis une scène du repas de Noël de l'entreprise où travaille son père. Au lieu de chanter, c’est un cri qui sort d’elle, un cri viscéral, effroyable, qui l’entraîne en hôpital psychiatrique. Lieu carcéral, déjà.

Les passages qui éclairent sur les traumatismes de son enfance sont bruts et d'autant plus désespérants qu'ils l'accompagnent adulte puis mère, se transmettant à ses enfants, inéluctablement.
 

Enfin, la fille aînée, Paloma. Elle a décidé que pour vivre il fallait fuir le plus loin possible de cette mère en souffrance, quitte à abandonner son petit frère et à être torturée par la culpabilité.
 

Roman court (125 pages), profond et délicat.

La noirceur côtoie la poésie, dans l'intime de ce triangle familial. Natacha Appanah tisse à partir des lambeaux de vie de chacun un texte lumineux qui garde jusqu'au bout une ligne franche et forte.

Pas un mot de trop pour exprimer la palette des émotions humaines, comme dans cette scène où la mère et la fille se retrouvent après dix ans sans se voir, pour rendre visite à Loup :
« Il y a ce regard échangé de loin. C'est la mère qui avance vers la fille parce que cette dernière est pétrifiée – par cette beauté, par cette vague d'émotions qui l'atteint, par le poids de ces dix années, par la difficulté d’être l'enfant de sa mère – et toujours le cœur qui bat, le ventre qui tourne, l'esprit qui se débat pour trouver les mots qui conviennent, mais en réalité c'est autre chose qui prend le dessus et ça ressemble à un début, à quelque chose qui s'ouvre et qui offre on ne sait quoi, on ne sait pas encore comment mais on espère que ça ressemblera à de la tendresse et, pour l'instant, ça leur suffit. »

 

Le choc de l’incarcération de Loup reconstitue le trio, avec peut-être la résilience au bout, peut-être un horizon moins sombre. La fin ouvre sur un autre conte qui reste à écrire comme un hymne à la vie « Il était une fois un endroit ouvert sur la mer, le ciel et la terre. [...] »

 

Deux hommes de bien

Deux hommes de bien

Par Le 05/10/2018

 

Arturo Pérez-Reverte : né en 1951, a été journaliste, puis romancier. Il est membre de l'Académie royale espagnole.

Traduit par Gabriel IACULLI - Publié au Seuil – Mai 2017

 

Ce roman historique érudit et documenté, nous embarque à la fin du 18è siècle (1780) entre Madrid et Paris.

A Paris, le siècle des lumières s’épanouit. La fameuse Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est considérée comme la plus grande des avancées intellectuelles. Elle est officiellement interdite mais circule sous le manteau si librement qu’elle a déjà connu plusieurs rééditions plus ou moins fidèles.

Au même moment, L'Espagne est soumise au joug de l'inquisition qui réfute toute avancée scientifique contraire aux principes divins. Autant dire que détenir l’Encyclopédie y est totalement interdit.

Mais,  voici que l’Académie royale d’Espagne décide de mandater deux académiciens intègres et courageux pour se rendre à Paris et rapporter les 28 volumes de l’ouvrage.

Il y a du don Quichotte et du Sancho Panza dans ces deux académiciens qui s’enfoncent sur les routes de Madrid à Paris infestées de brigands et jalonnées d’auberges inconfortables pour ne pas dire insalubres. 

Mais ils arrivent tout de même à Paris. Et c’est avec leur étonnement que nous découvrons les rues, les salons, les librairies, mais aussi les mœurs libertines et les agitations politiques prérévolutionnaires.

Evidemment, leur quête de l’Encyclopédie se révèlera difficile : l’édition originale est épuisée, et deux membres de l’Académie opposés à leur mission ont lancé à leurs trousses une crapule chargée de les faire échouer.  Les épreuves traversées feront naître une amitié entre ces deux hommes, l'un militaire et l'autre homme d'église, qui entretenaient au départ une distance polie.

Mais l’originalité de cet ouvrage ne réside pas tant dans l'intrigue que dans sa construction autour de deux trames temporelles. L’auteur imbrique à l'intérieur du roman une autre histoire  où il nous explique au fil du récit, comment il a construit son roman historique. Le lecteur a un œil au-dessus de l'épaule de l'auteur tandis qu’il  se documente, qu’il fait des repérages, qu’il doute, et participe ainsi à l’œuvre en train de se créer.

 

 

La straniera

La Straniera

Par Le 27/03/2016

 

 

La Straniera. Stéphanie Vermot-Outhenin

La Grande Ourse. 176 p. Janvier 2016

 

RESUME

Après sa rupture avec Claudio, son mari, Marianne quitte Rome où elle vit depuis une vingtaine d’années, pour se réfugier chez sa grand-mère dans le Jura. Elle espère ainsi gommer le geste irréparable qu’elle a commis à l’annonce de la trahison de son époux. Dans cette maison où elle a passé son enfance, entre Lorette, sa grand-mère qui l’a élevée, et Dominique, sa mère, taciturne et distante, aujourd’hui décédée, l’angoisse de Marianne ne fait qu’augmenter. Pourtant, jour après jour, confidences après révélations, Marianne relève la tête, ouvre grands ses yeux et trouve enfin la force de briser les chaînes de la culpabilité.

GA BU ZO MEU

Par Le 16/06/2014

Message aux bacheliers

Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir....

 Proverbe SHADOK
     

En d'autres termes...  Plus ça rate et plus on a de chances que ça marche...

 

Week end à la Chapelle Saint André

Par Le 18/03/2012

Les 17 et 18 mars, de belles rencontres au festival du livre de La Chapelle Saint André : Evelyne Dress actrice, auteure, réalisatrice qu'on ne présente plus, et Carolle Borda une auteure toute en émotion, le plaisir d'un échange avec Yannick Petit pour préparer mon interview pour l'émission wagon livres du 18 avril (mais nous en reparlerons), un accueil exquis par Alain et sa femme et plein d'auteurs sympas. Bref, un pur bonheur... mais pas beaucoup de lecteurs. On a eu le temps de causer.

opps !!!

Par Le 08/02/2012

Opps !!! Nothing here.

C'est ce qu'affirme le site Muze quand je cherche Amélie Louis.

Il faut les alerter. Un magazine littéraire qui passe à côté de Zoo de campagne.

Non mais.